En ce jour de Saint-Valentin, je souhaite partager avec vous, ce texte. D’une auteure qui m’est inconnue mais à qui j’adresse toute ma gratitude pour avoir partager sa création sur un groupe public de discussions. Par respect pour elle, il est retranscrit tel qu’à l’origine. De toute façon il est parfait ! Il traite de ces accords tacites qui font de l’amour devient une entrave au lieu d’un cadre rassurant et donc épanouissant. A méditer pour l’ouverture de nos coeurs et de nos esprits. Belle découverte à vous. Réjane
« Elle lui dit
Je me sens mal à l’aise avec cet accord qui s’est mis en place ensemble sans en parler vraiment. Je t’ai dit que lorsque j’étais en relation amoureuse, je ne ressentais pas le désir d’aller voir ailleurs. Tu m’as alors accueillie dans ta vie en mettant un terme aux relations que tu avais avant notre rencontre.
Je crois que j’étais reconnaissante au début, mais un peu mal à l’aise aussi avec ce choix dont nous n’avons pas vraiment parlé, qui s’est fait comme par une espèce de logique. Ce malaise, il attise en fait mes jalousies, mes peurs d’être trahie et éveille un besoin encore plus grand d’être rassurée encore plus fort.
C’est comme si je sentais quelque chose qui sonnait faux dans cet accord tombé d’un coup. Comment pourrais-je être sûre que cela t’est naturel, qu’il n’y a pas eu là-dedans une envie de me faire plaisir, de répondre à mon besoin avant le tien. Je sens comme un cadre si fragile, quelque chose que la tête a décidé mais qui ne peut empêcher les craintes, les rencontres, la vie bien-sûr.
J’entends aussi lorsque tu me dis que c’est un engagement de ta part. Je t’en remercie et je sens la profondeur de tes mots.
Et je vois qu’il n’y a que moi qui puisse rompre cet engagement. Alors maintenant je franchis le pas, ou plutôt le Rubicon.
Cet engagement, le tien, me met dans une posture si confortable qu’elle m’est inconfortable, car je sais la vie plus grande que ce genre de cadre ou de limitation que l’on voudrait y mettre, pour se rassurer comme on peut.
Cela me chagrine et ne calme pas mes peurs. Au contraire, cela les attise car je perçois très bien l’illusion de ce cadre. Alors je préfère trouver en moi le courage de te dire ici : je ne veux pas de ta promesse de n’être qu’à moi car ce n’est pas la vie.
Je te rends ta liberté car je t’aime et que l’exclusivité que tu m’accordes te limite trop et me limite trop aussi. Elle nous limite dans une histoire qui est une fiction et je préfère la vraie vie avec toi.
Je veux respirer le grand air avec toi.
Je veux laisser ces conditions qui ne me rassurent pas mais étouffent mon coeur. Avec elles, j’en arrive à me sentir petite, à croire que je ne serai jamais assez à la hauteur avec toi. Et comment le serais-je dans ce cadre en papier carton que nous nous offrons pour nous rassurer l’un l’autre.
Nous sommes plus grands que cela et nous le savons et nous nous mentons en maintenant cet équilibre précaire qui peut être troublé par le moindre courant d’air.
Avec toi je veux le grand air.
Je veux respirer par tous les pores de nos peaux qui aiment à se retrouver, s’enlacer pour le plaisir tout entier. Alors si tu veux bien que nous reparlions de cet engagement, je serais d’accord pour y mettre autre chose.
Soyons libres de nos mouvements et en conscience, nous saurons trouver le temps de respirer vraiment là-dedans sans avoir peur de nos histoires passées ou des futures rencontres que nous ferons, car nous aurons toujours ce choix, cette porte ouverte, et cette possibilité de nous aimer d’infinies manières, sans oublier de nous dire la vérité dans le respect de chacun.
L’amour nous portera puisqu’il en est ainsi des amants du nouveau monde qui embellissent la terre de leur aura féconde sans chercher à enfermer leurs baisers dans des boîtes bien étiquetées.
Tu trouveras en moi la soeur, l’amie, l’amante et l’amoureuse et tu seras pour moi, l’ami, l’amant, le frère, l’amoureux qui fera de moi la femme la plus heureuse, et tu seras libre amour de m’aimer pour toujours ou pour un instant.
Cela sera pareil et rien pourtant ne pourra le prouver, mais nous aimerons aussi ce mystère qu’est l’amour. Cet amour ne sera ni sous condition, ni inconditionnel. Il sera simplement l’amour que nous vivrons pour toujours dans l’instant. »
Auteure : Sa*Ra – 6 août 2016